Organisation Alix de Morant, Claire Chatelet
Auditorium Saint-Charles et jardin d'hiver
9h - 17h
Se revendiquer artiste-chercheur·e ou chercheur·e-artiste, c’est assumer un positionnement complexe (Morin, 2014) qui découle de la combinaison de deux approches, théorique et pratique, et de l’obligation à se référer à des formes de savoirs a priori distinctes, afin de les faire se rejoindre. Car si le terme de « complexité » vient de complexus qui étymologiquement signifie « ce qui est tissé ensemble », comment opérer la liaison ? Quelle(s) posture(s) adopter pour l’artiste-chercheur·e, sachant qu’il ou elle doit pouvoir se positionner vis-àvis de réalités parfois antagonistes et se situer dans des « mondes » (Becker, 1988) séparés ?
Au risque du décentrement, voire du dédoublement (Delacourt, Schneller, Theodoropoulou, 2017), la recherchecréation exige-t-elle d’inventer des postures « bricolées » (Levi-Strauss, 1962) en fonction des projets et des disciplines concernées ? À l’endroit où la recherche rejoint l’artistique et inversement, plusieurs publications récentes (Boudier & Dechery, 2022) ont dépassé ce déterminisme binaire de la posture pour s’intéresser à ce que la recherche-création permet en termes de plasticité. Cette journée d’étude, volontairement pluridisciplinaire,
se propose de réfléchir aux multiples enjeux (d’identité et de légitimité, méthodologiques et épistémologiques, etc.) qui s’articulent autour de la figure de l’artiste-chercheur.e et de chercheur·e artiste.